Un spectacle qui fait rêver : Les Oiseaux de passage

Publié le par lavidiza

Depuis plus de 10 ans, je suis passionnée par le conte et petit à petit je suis devenue conteuse. Comme la plupart des conteurs francophones actuels, je puis une grande partie de mon répertoire dans des livres, et principalement dans ceux d'Henri Gougaud.
Hier soir, au lieu de lire Gougaud, j'ai été l'écouter: je suis allée voir « Les Oiseaux de passage », un spectacle où il partage la scène avec 7 femmes issues de la compagnie de Théâtre Forain «Les Baladins du Miroir».

Ce n'est pas la première fois que les Baladins du Miroir pénètrent dans l'univers de Gougaud. Il y a deux ans, je les ai découverts chez eux, dans leur Chapiteau installé à Bruxelles, lors du spectacle « Le Chant de la source » qui m'a émerveillé! Ils m'ont prouvé qu'il ne faut pas être conteur pour faire vivre et raconter un conte!
Ces jeunes comédiens ont plus d'une corde à leur arc: ils sont aussi chanteurs, danseurs et souvent musiciens. Ils occupent la scène en toute simplicité, presque naturellement, et nous emmènent dans leur univers au point de nous faire oublier la frontière entre l'histoire, la scène et le public. Il faut dire qu'à certains moments, ils se plaçaient aussi parmi le public.
Dans « Le Chant de la source », leur univers c'était donc des contes tirés des ouvrages d'Henri Gougaud: des contes qu'ils racontent à plusieurs voix, avec des mots mais aussi des chants, des musiques et des danses et quelques accessoires originaux, parfois très simples qui ouvrent les portes de l'imaginaire et qui créent une ambiance magique et féerique.
C'est ainsi qu'ils ont rencontré M Henri Gougaud, un saltimbanque des temps modernes que les contes ont nourri depuis toujours, un auteur de romans et un collecteur de contes et de légendes. Les Baladins l'ont fréquenté pour construire leur premier spectacle que le conteur a bien-sûr apprécié.
Puis ils l'ont invité à venir raconter sous leur chapiteau où on se croirait sur une place de village un soir de fête.
Forcément la magie fut au rendez-vous et cette magie leur a soufflé l'idée du spectacle que j'ai vu hier à l'Espace Delvaux.

"Les oiseaux de passage", ce sont des histoires, dix histoires qui ont traversé les siècles, de bouche en oreille et d'oreille en bouche. Gougaud les raconte, avec sa voix qui sent bon le soleil, et toute la salle est pendue à ses lèvres.
Autour de lui, les 7 femmes boivent ses paroles et les illustrent par des chants traditionnels de tous pays à plusieurs voix. Leurs harmonies envoûtantes et leurs danses toutes simples m'ont donné de l'énergie et beaucoup d'amotions. Parfois, un violon, un accordéon ou un tambourin se glissent entre leurs mains mais c'est Henri Gougaud qui frappe le tambour!
Les contes et les chants se combinent à merveille. Même dans une salle de spectacle normale, la magie opère, la distance disparaît et le rêve est au rendez-vous. Je me suis surprise à sourire comme une enfant!
A un moment, le conteur s'efface et laisse la scène aux Baladins qui racontent à leur tour un conte traditionnel. Elles le racontent toutes ensemble. Les phrases viennent de 7 bouches différentes et se combinent autour d'un énorme bout de tissus mais l'histoire est bien là: je l'ai vue! Qui me l'a raconté ? La voix des femmes qui la gardent depuis toujours...

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« Les oiseaux de passage », c'est une rencontre entre des histoires, un conteur, des comédiennes-chanteuses-musiciennes de talent et une équipe en scène créative et respectueuse des identités de chacun, et tout cela sous des lumières tamisées et pourtant colorées. Merci à tous pour ce moment qui m'a si bien nourri et que je ne suis pas prête d'oublier!

Ce spectacle, c'est un voyage qui finit bien trop vite. Alors si vous aimez voyager, ne le ratez pas, je suis certaine qu'il passera près de chez vous au cours des mois qui viennent. Suivez les Baladins du Miroir sur Facebook ou consultez leur site pour être tenu au courant.

 

Publié dans Contes et conteurs

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